22/03/2023

Thé Darjeeling : Le guide ultime

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Le thé du Darjeeling est une boisson qui invite à un voyage gustatif des plus exquis. Issu des collines verdoyantes de l’Himalaya, il offre une expérience sensorielle unique avec ses notes subtiles et sa saveur délicate. Avec ses feuilles couleur acajou et son arôme floral distinctif, il est souvent décrit comme le “champagne des thés“. Lorsque vous plongez dans une tasse de thé de Darjeeling, vous êtes transporté dans un monde où la tranquillité et l’harmonie se mêlent, où chaque gorgée vous éveille les sens et vous emmène dans une découverte des saveurs. Que vous le dégustiez seul ou accompagné de vos amis, le thé de Darjeeling est une expérience à savourer avec élégance et respect pour cette boisson si particulière.

Introduction aux thés indiens

Histoire & Economie 

Ce nectar doré aux notes florales et subtiles, est un témoignage vivant de l’histoire de l’Inde, des explorateurs britanniques et de la passion des hommes pour la découverte de nouvelles saveurs. Son histoire remonte à l’époque où les colons anglais avaient besoin d’un substitut au thé chinois pour réduire leur dépendance économique envers la Chine.

Les premiers théiers seraient donc plantés dans les jardins botaniques de Calcutta en 1835, et cette décision allait bientôt changer l’histoire de la boisson à tout jamais.

Les guerres de l’opium

La guerre de l’opium, qui a eu lieu entre 1839 et 1842 et entre 1856 et 1860, a été l’un des conflits les plus importants entre la Grande-Bretagne et la Chine. En effet, cette guerre a eu un impact significatif sur l’histoire du thé, car elle a influencé la production et la consommation de cette boisson emblématique. L’origine du conflit remonte au commerce de l’opiacée entre la Grande-Bretagne et la Chine. Au début du XIXe siècle, les Britanniques ont commencé à exporter de l’opium en Chine, ce qui a eu pour effet de créer une dépendance croissante des Chinois à cette substance. Le gouvernement chinois a tenté de mettre fin à ce commerce en interdisant l’importation d’opium en 1839.

Cependant, les Britanniques ont refusé de respecter cette interdiction et ont envoyé des navires de guerre pour protéger leur commerce. Une confrontation qui a logiquement mené les deux puissances à la guerre et qui a vu les Britanniques vaincre les forces chinoises et imposer des conditions d’accès au marché chinois.

L’arrivé du thé en Inde

Durant cette période, les Britanniques ont cherché des alternatives au thé chinois, qui était l’une des principales exportations de la Chine vers la Grande-Bretagne. Ils ont donc commencé à cultiver du thé en Inde, où le climat et la topographie étaient propices à sa production. C’est ainsi que le thé de Darjeeling est né. Cette boisson emblématique est devenue un symbole de l’indépendance économique de l’Inde et de sa capacité à produire des produits de qualité pour l’exportation.

C’est dans ce contexte historique qu’un botaniste écossais nommé Robert Fortune, qui avait déjà volé des boutures de théiers à la Chine, fut engagé par la Compagnie anglaise des Indes orientales pour mener une mission de plus grande envergure. Une mission basée sur vol important de boutures de théiers chinois afin de les rapporter en Inde pour les cultiver.

Le thé de Darjeeling allait bientôt devenir célèbre dans le monde entier. Les collines de la région offrent un climat et une topographie uniques pour la production de thé. Les plantations sont situées à une altitude de 600 à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans une zone parsemée de rivières et de forêts luxuriantes et qui plus est au pied de l’Himalaya. Le thé du Darjeeling naissait dans le plus cadre du monde dans quelques jardins ici et là. Mais quel fut le premier jardin de thé ? Réponse un peu plus bas !

Un brin d’économie

L’industrie du thé en Inde est l’une des plus importantes du monde, selon les chiffres de 2019, elle a produit plus de 1,3 milliard de kilogrammes de thé, générant un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de dollars américains. Le pays compte près de 2000 jardins de thé et emploie directement ou indirectement des millions de personnes. La plupart des thés produits sont des thés rouges (appelés noirs en occident), mais il y a aussi une production significative de thés verts et d’autres couleurs de thé.

Notons, que l‘industrie du thé du Darjeeling est un pilier économique important pour l’industrie, fournissant des emplois à plus de 50 000 fermiers et travailleurs dans ce district seulement.

Les thés qui y sont produits s’exportent aujourd’hui dans plus de 30 pays dans le monde et participent au rayonnement de la culture de l’Inde.

Le Steinthal Tea Estate, premier jardin du Darjeeling

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Fondée en 1852, la plantation de thé Steinthal demeure la plus ancienne de la région et l’une des plus connues. S’étalant sur près de 200 hectares, le domaine s’élève à une altitude de 640 à 1 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

La plantation, soucieuse de préserver l’environnement, s’emploie à pratiquer une culture biologique et durable depuis 2001 en excluant l’utilisation de pesticides chimiques ou d’engrais synthétiques.

Les thés de Steinthal sont connus à travers le monde pour leur qualité supérieure et leur goût inimitable. En effet, les amateurs de thé ne tarissent pas d’éloges à leur égard.

La nature au centre de tout

L’incroyable typicité des thés du Darjeeling ne vient pas de nul part. L’environnement naturel est bien sur le grand responsable, il est donc indispensable de parler de cet environnement et de comprendre quel climat impacte la culture des théiers. Plongeons au coeur des principales régions productrices de thé.

Zones de production 

Assam

La région d’Assam, située dans le nord-est de l’Inde, dans la vallée du Brahmapoutre, est connue pour être l’une des principales régions productrices de thé en Inde. Elle bénéficie d’une topographie particulière car elle est bordée par les montagnes de l’Himalaya, qui la protègent des vents froids du nord. La théiculture locale produit environ 700 000 tonnes de thé par an (environ 52% de la production annuelle de l’Inde) pour une valeur d’environ 2 milliard de dollars.

De par cette situation géographique, les théiers bénéficient d’un climat tropical humide, avec des températures moyennes de 30°C en été et de 10°C en hiver. Les précipitations sont abondantes tout au long de l’année, avec une moyenne annuelle de plus de 2 500 mm. La région d’Assam connaît une période de moussons importante de mai à septembre, qui fournit l’humidité nécessaire à la croissance des théiers. Les sols alluviaux riches en nutriments et le pH légèrement acide sont idéaux pour les variétés de thé cultivées dans cette région.

Nilgiri

La région de Nilgiri, située dans les montagnes du sud de l’Inde est une région productrice plus modeste avec 15 000 tonnes de thé par an, pour une valeur d’environ 45 millions de dollars. Nilgiri a un climat subtropical humide avec des températures moyennes de 15°C en hiver à 30°C en été. La région reçoit des précipitations abondantes dépassant les 2 000 mm par an, avec des moussons importantes de juin à septembre. Cependant, les vents de l’ouest apportent également des précipitations significatives pendant la saison sèche. Les collines de cette région, perchées à une altitude avoisinant les 1800 mètres, sont enveloppées d’un épais manteau forestier, qui accueille une biodiversité riche et diversifiée.

Le substrat de la région de Nilgiri se compose essentiellement de sols rougeâtres, imprégnés de fer et d’argile, qui s’avèrent propices à la culture du thé. Par ailleurs, ce sol présente une légère acidité, qui confère aux variétés de thé cultivées en ces lieux une qualité gustative singulière.

Darjeeling

La ville de Darjeeling, située dans les contreforts de l’Himalaya, est célèbre pour ses plantations de thé de haute qualité. Elle se trouve à une altitude de 2 000 à 3 000 mètres et est le chef-lieu du district portant le même nom. Son nom provient du « Jardin du Foudre-diamant », qui était le nom d’un monastère important dans la région.

Le district de Darjeeling produit une quantité inférieure de thé par rapport à Assam et Nilgiri, avec une production annuelle de 10 000 tonnes, pour un chiffre d’affaires de 75 millions de dollars environ (1% de la production totale du pays). 

Les collines de Darjeeling, situées dans les montagnes de l’Himalaya, présentent un climat de montagne subtropical, avec des températures fraîches tout au long de l’année. En été, les températures moyennes oscillent entre 10°C et 15°C, tandis qu’en hiver, elles peuvent chuter jusqu’à -2°C, obligeant les théiers à subir une période de dormance plus rigoureuse. La région connaît des précipitations abondantes d’environ 3 500 mm en moyenne chaque année, avec une saison des moussons qui se déroule de juin à septembre, suivie d’une saison sèche de novembre à février. 

Les mois de mars, avril et mai sont les plus agréables pour explorer la région, avec des températures plus douces et des précipitations moins abondantes. A noter que la première récolte débute généralement en mars. Darjeeling est caractérisée par une topographie montagneuse accidentée, avec des vallées profondes et des crêtes étroites. Un terroir couvert de forêts denses, qui abritent une faune et une flore variées.

Les pentes abruptes empêchent l’eau de stagner aux racines des théiers, ce que ces derniers affectionnent tout particulièrement. Par ailleurs, le sol de Darjeeling est majoritairement limoneux et sablonneux, riche en minéraux et en matière organique. Il est également légèrement acide, avec un pH compris entre 4,5 et 6, ce qui est idéal pour la culture du thé. Enfin, la région est célèbre pour sa production de thé rouge, mais elle produit également des thés verts, des thés blancs et des thés Wulong.

Botaniques des théiers

Comme vous l’aurez compris, le théier pousse bien dans des conditions de température moyenne à chaude (entre 15 et 30 °C), avec une humidité relativement élevée et des précipitations régulières. Il préfère les sols bien drainés et riches en nutriments, avec un pH compris entre 4,5 et 5,5. 

Les variétés de théiers se multiplient, chacune avec ses caractéristiques propres. Bien que les variétés les plus connues en Inde soient le Camellia sinensis var. sinensis et le Camellia sinensis var. assamica, les théiculteurs s’aventurent également à cultiver des variétés plus confidentielles et insolites, en voici quelques unes.

  1. Camellia sinensis var. sinensis
  2. Camellia sinensis var. assamica
  3. Camellia sinensis var. cambodiensis
  4. Camellia sinensis var. pubilimba
  5. Camellia sinensis var. parvifolia
  6. Camellia sinensis var. waldenae
  7. Camellia sinensis var. taliensis
  8. Camellia sinensis var. sinensis hybrid
  9. Camellia sinensis var. khuntai
  10. Camellia sinensis var. tokae

Connaitre le Sinensis et l’Assamica

Ces deux variétés sont les plus cultivées dans le Darjeeling mais également partout dans le monde.

Camellia sinensis var. sinensis est originaire de Chine et est adapté aux climats frais et humides des régions montagneuses de l’Himalaya. Les plants de thé de cette sous-espèce ont des feuilles plus petites et des racines moins profondes que ceux de Camellia sinensis var. assamica.

C’est la variété la plus couramment cultivée dans les régions montagneuses du nord de l’Inde, y compris Darjeeling, Nilgiri et Kangra. On l’appelle également “Chinary” en Inde.

De son côté, Camellia sinensis var. assamica est originaire d’Assam et est aussi adapté aux climats chauds et humides. Les plants de thé de cette sous-espèce ont des feuilles plus grandes et des racines plus profondes que ceux de Camellia sinensis var. sinensis. Cette variété est couramment cultivée dans les plaines de l’Assam et du Bengale occidental.

Au delà de la variété, les producteurs de thé indiens choisissent également les cultivars qu’ils estiment adaptés à la fois aux conditions naturelles ainsi qu’à la tasse de thé qu’ils souhaitent obtenir. Une trentaine de cultivar est utilisée dans le Darjeeling et plus largement en Inde, en voici la liste.

Tableau des cultivars
Cultivar OrigineProductivité/haPotentiel gustatif
AV2 (Balai)Chine3000-3500 kgs/haTrès bon
Balasun 7/IA/76 Chine3000-3500 kgs/haBon
Balasun 9/3/76 Chine3000-3500 kgs/haBon
Bannockburn 157Cambod hybrid3000-3500 kgs/haBon
Bannockburn 668 Assam2500-2800kgs/haTrès bon
Bannockburn 777 Chine2500-2800kgs/haNormal
Budanuan 15/263 Chine3000-3500 kgs/haBon
CP 1Assam4000kgs/haNormal
Happy valley 36 Assam4000kgs/haNormal
Kopai 1/1Assam2500-2800kgs/haTrès bon
lukdah 78Chine3000-3500 kgs/haBon
Nanda Devi st 378 Graine bi clonée3000-3500 kgs/haBon
Phoobsenng 1258 Chine3000-3500 kgs/haNormal
Phoobsering 1404Assam3000-3500 kgs/haNormal
Phoobsering 312Chine3000-3500 kgs/haBon
Rungli Rungiliot 17/144Chine3000-3500 kgs/haBon
Rungli RungJiot 4/5 Chine4000kgs/haNormal
Sikkim 1 Chine3000-3500 kgs/haBon
Sundaram (13/5/63) Assam4000kgs/haNormal
Thurbo 3Chine3000-3500 kgs/haBon
Thurbo 9 Chine Cambod hybrid3000-3500 kgs/haBon
Tukdah 135 Assam3000-3500 kgs/haBon
Tukdah 145 Assam2500-2800kgs/haNormal
Tukdah 246Cultivar cloné3000-3500 kgs/haNormal
Tukdah 253 Cultivar cloné4000kgs/haNormal
Tukdah 383Chine3000-3500 kgs/haTrès bon
TV 1Chine3000-3500 kgs/haNormal
TV 14Assam3000-3500 kgs/haBon
TV 19Cambod hybrid4000kgs/haBon

Comprendre les thés du Darjeeling

Parce que le thé rouge représente la plus grande quantité des thés produits dans le Darjeeling je m’attarderai uniquement sur cette famille de thé. Sachez néanmoins qu’au pays des orages, toutes les couleurs de thés voient le jour. Il existe des thés blancs d’une qualité exceptionnelle et des Wulong au parfum incroyable et dont il faut faire connaitre l’existence. 

Les étapes de fabrication

Le thé de Darjeeling est produit selon la méthode orthodoxe, qui implique une cueillette manuelle des feuilles, une fermentation douce, un roulage soigneux et un séchage méticuleux. Cette méthode permet de préserver les arômes subtils et les nuances de chaque récolte, ce qui donne des thés de grande qualité. Contrairement à d’autres régions productrices de thé en Inde, les producteurs de Darjeeling ont tendance à privilégier cette méthode plutôt que la méthode Crush, Tear and Curl (CTC), qui est plus automatisée et donne des thés de qualité inférieure.

fabrication thé darjeeling

Comme je le disais, Les feuilles sont cueillies à la main, puis triées pour enlever les feuilles abîmées et les brindilles. Ensuite, elles sont flétries en étant étalées sur des paniers en bambou pendant quelques heures, afin de les rendre plus souples et de réduire leur teneur en eau. 

Les feuilles flétries subissent ensuite un roulage, manuel ou mécanique, pour altérer leur structure cellulaire et ainsi libérer les enzymes nécessaires au profil organoleptique du thé. Puis, elles sont soumises à une oxydation pendant une période spécifique, qui varie selon la couleur du thé visée. Dans la cas d’un thé rouge, les feuilles seront oxydées entre 90 et 100%. Ces étapes sont de première importance, car elles conditionnent le profil gustatif, la coloration et la puissance du breuvage.

Après l’oxydation, les feuilles sont chauffées pour arrêter le processus et séchées (fixation ou dessiccation). Cette étape est généralement réalisée sur des plates-formes en bambou placées au-dessus d’un feu de bois, bien que certains producteurs utilisent des séchoirs mécaniques. Les feuilles sont ensuite gradées en étant triées en fonction de leur taille et de leur qualité avant d’être emballées pour la vente.

Les jardins de thé aux Darjeeling

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Contrairement à tout autre zone de production dans le monde, le Darjeeling bénéficie d’une Indication Géographique Protégée (IGP) reconnu par l’Union Européenne et dans d’autres pays du monde. Darjeeling c’est avant tout une histoire de terroir et il n’existe que 87 jardins de thé (tea estate) estampillés du trademark « Darjeeling ». Chacun de ses jardins sont reconnus par le « Tea Board of India » qui dépend du ministère du commerce et de l’industrie de l’Inde. Seule cette entité légale est garante du précieux sésame qui appose le logo officiel du Darjeeling. 

AlloobariGlenbumMoondakoteePoobongSivitar
Ambiok (Hillton)GopaldharaMohan MajhuaPussimbing (Minzoo)Springside
AryaGoomteeMakaibariPhuguriSoureni
AvongroveGiddapaharMullootarRangaroonSingell
AmbootiaGyabaree & MillikthongMahalderamRingtongSepoydhoorah (Chamling)
BadamtamHappy ValleyMonteviotRisheehatSeeyok (Spring Valley)
BarnesbegJogamayaNagriRohiniTukvar (Puttabong) 2015
BannockburnJungpana (Jungpana Upper)Nagri FarmRunglee RungliotTumsong
BalasunKalej ValleyNorth TukvarRungmook/CedarsTurzum
Chongtong (Siristi)Kumai (Snowview)Narbada MajhuaKanchan ViewTindharia
ChamongLingiaNurbongSamabeongThurbo
CastletonLiza HillNamring & Namring (Upper)Selimbong (Rongbong)Tukdah
DhajeaLongview (Highlands)OaksSoomTeesta Valley
DooteriahLopchuOkaytiSingtomUpper Fagu
DilaramMargaret’s HopeOrange Valley (Bloomfield)SteinthalVah Tukvar (Sri Dwarika T.E.)
EdenvaleMarybongPandamSungma
GingMimPashokSelim Hill
GielleMission HillPhoobseringSingbulli

Si cela vous intéresse je vous propose de lire cet article de dégustation d’un thé Musctatel du jardin Castleton.

Dénomination des thés du Darjeeling 

Les différentes récoltes

La récolte de thé à Darjeeling est saisonnière et se divise en plusieurs cueillettes, chacune conférant des caractéristiques gustatives propres. 

Nb de récolteNom de la récolteMoment de récolte
1First Flush (FF)Début Mars
2Second Flush (SF)Mi Mai
3Monsoon FlushJuillet-aout
4Autumnal FlushOctobre-Novembre

La première cueillette, également connue sous l’appellation de « first flush » (FF), a lieu en mars et avril, juste après la saison des pluies. Les thés obtenus à ce moment sont réputés pour leur saveur légère et subtile, ainsi que pour leur arôme floral.

La deuxième cueillette, la « second flush » (SF), intervient en mai et juin, lorsque les théiers ont produit des feuilles plus matures. Les thés de cette cueillette se distinguent par leur goût plus corsé, leur couleur plus foncée et leur arôme fruité.

A noter qu’il existe aussi une récolte intermédiaire entre la première et la deuxième récolte appelée « in between ». Elle n’est possible que sous certaines conditions climatiques. Ell est rare et extrêmement prisée. 

La troisième cueillette, connue également sous le nom de « monsoon flush », se déroule en juillet et août, période durant laquelle la région subit les pluies de mousson. Les thés obtenus à cette époque ont une saveur plus prononcée et une tonalité plus terreuse.

Enfin, la quatrième et dernière cueillette, la « autumnal flush », a lieu en octobre et novembre, lorsque les températures commencent à baisser. Les thés de cette cueillette se caractérisent par une saveur plus ronde et corsée, avec des notes de noisette et de miel.

Les grades de thé du Darjeeling

Il existe différents grades de thé Darjeeling, qui sont classés en fonction de la qualité des feuilles et du bourgeon utilisés pour produire le thé. Comme toujours dans le thé, le bourgeons représente la qualité suprême, suivi de la feuille entière. Les feuilles brisées sont moins valorisées et sont souvent utilisées pour des thés parfumées ou pour des thés de moindre qualité.

Voici une liste des grades de thé classés du plus élevé au moins bas :

  • SFTGFOP (Special Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : ce grade est réservé aux thés de la plus haute qualité possible, composés uniquement de bourgeons dorés et de feuilles entières de la meilleure qualité. Ce grade est très rare et les thés qu’il désigne sont souvent considérés comme les meilleurs thés Darjeeling.
  • FTGFOP (Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : ce grade désigne les thés de très haute qualité, avec des feuilles entières et des bourgeons dorés.
  • TGFOP (Tippy Golden Flowery Orange Pekoe) : ce grade désigne les thés de haute qualité, avec des feuilles entières, des bourgeons dorés et des pointes de feuilles.
  • FOP (Flowery Orange Pekoe) : ce grade désigne les thés de qualité courante, avec des feuilles plus grandes et moins uniformes que les grades supérieurs, mais toujours avec des pointes de bourgeons dorés.
  • BOP (Broken Orange Pekoe) : ce grade désigne les thés avec des feuilles brisées, souvent utilisés pour les mélanges de thé, mais qui peuvent également être savourés seuls.
  • Dust : ce grade désigne les thés avec des feuilles très petites, souvent utilisés pour les sachets de thé.

En recoupant toutes les informations nous pouvons donc comprendre comment se forme le nom d’un thé du Darjeeling. Parfois le nom pourra être complété d’autres mentions particulières que je vous laisse découvrir dans la partie suivante.

th du darjeeling_naming

Comment bien choisir son thé du Darjeeling ? 

Avant de choisir votre thé, vous pourriez avoir une idée de la tasse de thé que vous souhaiteriez déguster. Préféreriez-vous un thé floral, amandé ou une liqueur plus corsée avec un caractère plus puissant ? Votre envie et votre goût du moment pourront très bien porter votre choix. Mais il est aussi possible que vous souhaitiez vous laisser guider par la découverte de nouveaux horizons gustatifs ! Toujours est-il que pour choisir un grand thé de Darjeeling, il vaut mieux regarder les critères suivants.

  1. Sélectionnez un Tea estate parmi les 87 !
  2. Choisir la couleur du thé. Et le Darjeeling produit des thés rouges, verts, wulong, blancs et jaunes!
  3. Choisissez une récolte, first flush ? Second flush ? Monsoon flush ? Autumnal flush ?
  4. Assurez-vous qu’il s’agit d’une récolte de l’année en cours ! (6 mois c’est déjà vieux pour un thé)
  5. Choisir le grade, il sera mieux de sélectionner un thé au grade TGFOP à SFTGFOP. 

Voici d’autres critères qui peuvent être mentionnés dans le nom du thé :

  • Certains thés peuvent être produits à la main plutôt qu’avec une machine, ce qui est un gage de qualité. La mention « Hand rolled » peut apparaitre dans le nom du thé.
  • D’autres thés peuvent être produits à partir de variétés non clonés appelés « Chinary ». Il s’agit de théiers authentiques d’origine chinoise et non de reproductions qui imitent (appelées également Clonal). La mention est souvent faite dans le nom du thé. 
  • Certaines récoltes peuvent être très rares de part la quantité de thé produite. Auquel cas, la mention « Rare » peut être mentionnée par le producteur de thé. Ce thé n’est pas forcément meilleur mais ca peut parfois réserver des surprises. Le thé c’est aussi découvrir de nouvelles saveurs !

Conclusion

En conclusion, le thé de Darjeeling est une boisson de thé distincte et hautement appréciée, cultivée dans les montagnes de l’Himalaya en Inde. Avec son goût délicat et floral, ainsi que sa légère amertume, le Darjeeling est souvent considéré comme le “champagne des thés” (à condition d’en choisir un bon, bien sur). Il est souvent associé à un moment de détente et de raffinement, faisant de lui un choix populaire parmi les buveurs de thé du monde entier. Que vous le prépariez chaud ou glacé, le thé de Darjeeling est une boisson savoureuse et rafraîchissante qui peut être appréciée à tout moment de la journée.


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Auteur : Romain Di Mosole

Diplômé d’un Master en Business International et après deux ans passés chez CANAL+, j’ai décidé de consacrer davantage de temps à mes passions. Au quotidien beaucoup de choses me font vibrer, la lecture, mes proches, la musique et évidement le thé. Le thé est pour moi un art de vivre et permet de mieux percevoir le monde qui nous entoure. Je me sens plus sage quand je prends le temps de déguster une tasse de thé. Fort de tout ce qui m’anime j’ai donc décidé de créer Secret de Thés — Le Blog. À ce jour j’en suis le créateur et le principal auteur.

2 comments on Thé Darjeeling : Le guide ultime
  1. Théo GUILLET

    En ce qui concerne Darjeeling, la culture du thé à Darjeeling a en fait commencé vers 1841. Un médecin, le Dr. Archibald Campbell est le premier à planter du thé, expérimentant
    des graines de thé chinois dans son jardin à Beechwood à une altitude d’environ 2 000 mètres. Les essais de plantation de Robert Fortune s’étant avérés infructueux au départ.

    Dans la région d’Assam, Robert Bruce découvre des théiers sauvages en 1823 dans l’Assam, et il mourra deux ans après sans avoir la confirmation des jardins
    botaniques de Kolkata que ce qu’il avait trouvé était bien du thé. Avant de mourir il partage sa découverte auprès de son frère Charles. Celui-ci va perpétuer les recherches de Robert et confirmera la présence de théiers endémiques à l’Assam. Plusieurs tentatives de culture de thé chinois importé ont été faites,
    mais la plante indigène s’est avérée plus efficace.
    Ce n’est qu’en 1838 que la première cargaison de thé non chinois arrive à Londres,
    et Charles publie un texte pour en décrire les étapes de production.

  2. LACOSTE

    Merci beaucoup pour toutes ces explications très intéressantes et détaillées ! J’ai vécu 10 ans en Inde (Delhi) j’achetais mon thé à Sunder Nagar chez Mittal il expliquait parfaitement les différences les caractéristiques de chaque lieux et thés
    J’ai aussi un très beau souvenir de plantations au Sri Lanka

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